La fondation de nouvelles tendances


Les années soixante et la prise de nouvelles orientations en arts plastiques.

Par Manoubia Meski Traduction : Fetah Ben Ameur  [Extrait]

Dans les années soixante du vingtième siècle, les jeunes artistes plasticiens Tunisiens avaient abordé de nouveau la question des données locales dans l’espace d’art plastique, désirant changer et sortir des sentiers battus relatifs aux approches artistiques précédentes, surtout la représentation chez les orientalistes occidentaux, les coloniaux et l’école de Tunis. Dans cette recherche, Néjib Belkhodja avait devancé ses contemporains artistes, en répondant à Edgar Naccache, dans son article où il écrivit: « Pourquoi n’y aurait-il pas une école arabe de peinture ? »[1] De même, lorsqu’il avait déclaré s’opposer à ce qu’il avait nommé un néo-colonialisme en peinture[2]dans une interview menée par Ferid Boughdir. […]


[1] Najib Belkhodja. Pourquoi n’ yaurait-il pas une école arabe de peinture ? L’action du 18 /4/1964.  

[2] Najib Belkhodja. Contre un néo-colonialisme en peinture. L’action du 25/12/1967. Propos recueillis par Ferid Boughdir.

Abstraction et calligraphie plastique

Par Rachida Triki [Extrait]

La courte histoire de la peinture en Tunisie est peuplée de nombreuses expériences, de questionnements, de compositions et recompositions diverses du patrimoine. Si elle n’a pas produit d’écoles ou de styles au sens de courants formels suffisamment prégnants pour s’élargir à des expressions culturelles, elle n’en a pas moins été riche en approches nouvelles. Du début du siècle aux années soixante-dix, le tableau-peinture est passé d’un support où pouvaient se mirer les visages de la Tunisie à un espace-plan ouvert aux interventions plastiques par des agencements libres de lignes-couleurs qui disent autrement et diversement la tunisianité. […]

Les groupements artistiques en Tunisie et leur rôle dans l’impulsion du mouvement des arts plastiques ; le cas des groupements des six et des soixante-dix

L’Art naïf

par Ali Louati [Extrait]

L’apparition des premières manifestations d’un art naïf local vers la fin des années 60, indiquait un élargissement du mouvement artistique à des expres­sions dont les auteurs, n’ayant pas de formation académique et n’étant pas intéressés par les querelles d’école et de tendances, posaient un regard neuf sur la réalité. La gaucherie ou le manque d’habileté technique de ces nou­veaux peintres, loin de desservir leur vision, la dégage, au contraire, de l’or­nière des conventions et des recettes. Un rapport inédit s’établit entre l’ima­gination de l’artiste naïf et ses moyens techniques acquis, qu’il utilise pour refléter un monde, dont il croit donner une représentation exacte, « réaliste ». En fait, ce rapport débouche, par l’inadéquation entre l’intention réaliste et les moyens techniques mis en œuvre pour la concrétiser, sur une image inédi­te où, le plus important n’est pas la véracité mais le style, avec son train de solutions inattendues utilisées dans la représentation. Wassili Kandinsky n’admirait-il pas, dans l’art du Douanier Rousseau, ce « grand réalisme qui soumet les choses à une réalisation non encore existante dans la nature » ? L’artiste naïf est une conscience libérée des dogmes de l’éducation artistique, et en laquelle viennent se mirer de nouvelles relations entre les choses. […]

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