La scène artistique connaît, aujourd’hui, en Tunisie, une réelle mutation. Depuis deux décennies, on voit émerger des productions qui rompent avec les modes habituels de peindre et d’exposer. Ces créations dévoilent une dynamique sensible par le nombre d’expositions, de manifestations en espace public et par leur médiatisation, jusque là inédite à l’échelle locale. Qu’elles soient picturales ou photographiques, installations multimédia, vidéos art ou happening, les œuvres, le plus souvent d’artistes de la nouvelle génération, sont une sorte de kaléidoscope de la situation socioculturelle entre local et global. La plupart des productions se présentent, en effet, comme des dispositifs fictionnels qui se réapproprient de manière plus ou moins subversive leur réel socio politique. L’accumulation des différents rejets vécus par les créateurs et la frustration face à une politique culturelle partiale, pratiquée trop longtemps par les institutions officielles, a généré une force de résistance qui se manifeste, par une véritable boulimie de créer librement son présent.